Non, la chaudière murale alimentée au gaz ne va pas disparaître avec la RE2020. Elle se positionne très bien dans le collectif sur la période 2022-2024 et sous certaines conditions en maison individuelle. À noter sur les logements collectifs, le poids des pertes de bouclage sanitaire des solutions collectives gaz dans la RE2020 devrait favoriser une individualisation des chaudières gaz de certaines configurations.

Officiellement la RE2020 entre en vigueur le 1^er janvier 2022 et s’applique sur tous les permis de construire à partir de cette date, pour le secteur résidentiel (hors département d’Outre-Mer). Dans les faits, une période de transition est prévue, notamment en ce qui concerne les exigences sur le volet énergie Carbone. Il sera donc encore possible jusqu’à fin 2023 d’obtenir des permis de construire pour une maison individuelle chauffée au gaz lorsqu’un permis d’aménager prévoyant une desserte en gaz aura déjà été délivré avant le 1^er janvier 2022 (par exemple en équipant le logement avec une chaudière gaz et un chauffe-eau thermodynamique). Concernant le logement collectif, l’échéance principale se situe en 2025 ; à partir de 2025, le chauffage « tout gaz » ne sera plus possible dans les logements collectifs, mais les solutions hybrides seront toujours possibles.

La RE2020 comprend des périodes transitoires ou des paliers progressifs, selon les indicateurs, qui permettent à la filière d’industrialiser ses solutions bas carbone. Les périodes transitoires sont évoquées dans la question ci-dessus. Elles concernent l’indicateur IC_énergie pour les émissions de gaz à effet de serre de la période d’exploitation. Le nouvel indicateur IC_construction qui indique les émissions de gaz à effet de serre liées aux produits de construction, équipements et au chantier présente quatre paliers progressifs répartis entre 2022 et 2031.

Les textes qui encadrent la RE2020 pour les bureaux et les bâtiments d’enseignements ont été mis en consultation entre septembre / octobre 2021. Leur entrée en vigueur est prévue pour le 1^er juillet 2022. Pour les autres bâtiments du tertiaire, pas de date encore fixée.

Pour accompagner la RE2020, le gouvernement a chargé le « Plan Bâtiment Durable » de créer un label pour valoriser les bâtiments qui anticiperont les étapes de la RE2020 (les fameux « paliers »). On ne connaît pas encore les contours précis de ce futur label. On sait toutefois qu’il a pour but d’aller au-delà des exigences règlementaires.

La RE2020 prévoit des pénalités si un seuil bas est dépassé sur l’indicateur de confort estival. La RE2020 fixe aussi un seuil bas de 350 DH à partir duquel des pénalités forfaitaires s’appliqueront dans le calcul de la performance énergétique. Pour améliorer la performance sur le confort estival l’installation de systèmes de rafraîchissement passifs comme les brasseurs d’air, des volets roulants automatiques ou des brise-soleils sont préconisés.

L’évolution méthodologique majeure de la RE2020 réside dans la prise en compte de la performance environnementale. Elle est basée sur le principe de l’analyse de cycle de vie : prise en compte des étapes de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du bâtiment et les déchets associés. Pour réaliser cette étude, les données de tous les composants du bâtiment sont agrégées. Les produits de construction sont présentés sous forme de FDES (pour fiche de déclaration environnementale et sanitaire) et pour les équipements ce sont des PEP (Profil Environnemental Produit).