Confort thermique pour la maison individuelle : comprendre les nouveaux indicateurs de la RE2020 quand on est un architecte, un bureau d’étude ou un constructeur de maisons individuelles.
Pour mesurer les performances des bâtiments et donner un cadre à l’obligation de résultat qui est imposée aux acteurs de la construction de maisons individuelles, la RE2020 s’appuie sur 6 indicateurs. Évolutions, nouveautés et impacts concrets pour le confort thermique : Chaffoteaux fait le point pour vous sur tous les enjeux liés aux indicateurs de la RE2020.
Les indicateurs de performance : nouveautés et évolutions pour la maison individuelle
La RE2020 a pour objectif de continuer l’amélioration des performances énergétiques et du confort des constructions tout en réduisant leur impact carbone. Elle s’est donnée pour priorité 3 axes : la sobriété énergétique et la décarbonation de l’énergie ; la diminution de l’impact carbone des bâtiments neufs tout au long de leur cycle de vie ; la prise en compte du confort d’été.
La RE2020 implique donc la prise en compte de la performance thermique des bâtiments et de leurs émissions carbone. Cette double dimension se traduit, pour les professionnels de la construction de maisons individuelles (architectes, bureaux d’études et constructeurs), par de nouveaux indicateurs de performance. Certains existaient déjà et évoluent, d’autres font leur apparition avec la RE2020 :
- ICénergie
Impact sur le changement climatique associé aux consommations d’énergie
C’est l’indicateur clivant de la nouvelle réglementation car il pénalise les énergies fossiles. En revanche, il ne présente aucun enjeu méthodologique puisque les données d’entrée sont les mêmes que le calcul des performances thermiques.
Exprimé en kg équivalent CO2/m² (kgeqCO2/m²), il indique les émissions de gaz à effet de serre pour les consommations d’énergie du bâtiment pendant son fonctionnement (sur 50 ans).
Ordre de grandeur (en moyenne) pour la maison individuelle : 160 kg eq CO2/m² voire 280 kg eq CO2/m² dans certaines conditions ce qui représente, respectivement, 4 ou 7 kg eq CO2/m² sur une année.
- ICconstruction
Impact sur le changement climatique associé aux composants et au chantier
Sans être très discriminant dans un premier temps en termes de contrainte constructive, cet indicateur représente un enjeu méthodologique et demande une réelle montée en compétence de la filière.
Exprimé en kg équivalent CO2/m² (kgeqCO2/m² SREF), il indique les émissions de gaz à effet de serre liées aux équipements, aux produits de construction, ainsi qu’à la phase de chantier.
À l’instar d’IC énergie, il est également exprimé sur 50 ans.
Ordre de grandeur (en moyenne) pour la maison individuelle :
– de 2022 à 2024 : 640 kg eq CO2/m²,
– de 2024 à 2027 : 530 kg eq CO2/m²,
– de 2028 à 2030 : 475 kg eq CO2/m²,
– à partir de 2031 : 415 kg eq CO2/m².
- Bbio
Besoin Bioclimatique
Exprime les besoins d’un bâtiment pour son chauffage, sa climatisation que le bâtiment soit climatisé ou non, et son éclairage.
La conception du bâtiment reste un sujet clé dans la RE2020 avec des ambitions fortes. L’intégration systématique des besoins de froid – rafraîchissement en été- donne une nouvelle dimension à l’indicateur.
Ordre de grandeur (en moyenne) pour la maison individuelle : 63 points.
- Cep,nr & Cep
Consommation d’Énergie Primaire, Non Renouvelable & Consommation d’Énergie Primaire
La consommation est prise en compte non plus par un mais deux indicateurs Cep obligatoires ; le nouveau venu, le Cep,nr est le plus contraignant. Le Cep fait davantage office de garde-fou pour le bois-énergie et les réseaux de chaleur urbains. Le Cep,nr étant l’indicateur de référence.
– Le Cep,nr indique en kWh d’énergie primaire/(m².an) la consommation d’énergie primaire non renouvelable du bâtiment. Il prend en compte la production d’ECS, le chauffage, le refroidissement, la ventilation, l’éclairage et les consommations relatives aux parties communes en collectif (éclairage/ventilation parking, éclairage des circulations, ascenseurs et escalators).
– Le Cep reprend tous les postes du Cep,nr en y intégrant les consommations d’énergies renouvelables issues du bois et des réseaux de chaleur.
Ordre de grandeur (en moyenne) pour la maison individuelle : Cep,nr/Cep = 55/75 kWhep/(m²/an).
- DH
Degré-heure d’inconfort estival
Si la notion d’inconfort était déjà traitée dans la réglementation RT2012, cet indicateur donne une nouvelle dimension au sujet. La contrainte peut s’avérer particulièrement forte dans le pourtour méditerranéen.
Ordre de grandeur (en moyenne) pour la maison individuelle :
– Seuil bas : en deçà de 350°C.h : conforme RE2020
– Entre seuil bas et haut = conforme RE2020 mais avec un forfait refroidissement ajouté au Cep
– Seuil haut : au-delà de 1250°C.h (voire plus dans certains cas) : non conforme RE2020
Les indicateurs de la RE2020 en détail et leur impact sur la construction de maisons individuelles
| INDICATEURS | LES SEUILS EN MAISON INDIVIDUELLE | |
| Carbone énergie | ICénergie Émissions de gaz à effet de serre pour les consommations d’énergie |
La RE2020 réduit de l’ordre de 60 % les émissions de CO2 par rapport à la RT2012. A titre d’exemple un pavillon RT2012 de 100 m² pouvait générer jusqu’à 40 tonnes de CO2 sur 50 ans, avec la RE2020 il ne pourra pas émettre plus de 15 tonnes. |
| Carbone construction | ICconstruction Émissions de gaz à effet de serre pour le chantier et les produits de construction et équipements |
Les seuils de ces indicateurs ont la particularité d’être progressifs. Leur application débute dès 2022 et seront de plus en plus ambitieux. -20 -40 % en maison individuelle entre 2024 et 2031. |
| Conception | Bbio Besoin bioclimatique |
Il n’est pas possible de comparer un Bbio d’une étude RE2020 par rapport à celui d’une étude RT2012, car de nombreux paramètres ont changé. Un bâtiment d’un Bbio RE2020 supérieur à un Bbio RT2012 offre une meilleure qualité bioclimatique. -30 % en moyenne pour le logement collectif et la maison individuelle par rapport à la RT2012. |
| Consommation | Cep,nr & Cep (bois & RCU) Consommation d’énergie primaire |
Il n’est pas possible de comparer un Cep d’une étude RE2020 par rapport à celui d’une étude RT2012, car de nombreux paramètres ont changé. Un bâtiment dont le Cep RE2020 est supérieur à un Cep RT2012 consomme moins d’énergie. -15 % en moyenne pour la maison individuelle par rapport à la RT2012. |
| Confort d’été | DH d’inconfort Nombre de degré heure d’inconfort estival |
C’est un paramètre particulièrement critique dans le sud de la France. L’architecture, l’exposition, l’occultation des ouvrants, la ventilation nécessiteront une attention particulière. Avec les standards de construction dans le résidentiel pour la RT2012, une pénalité sur le Cep est quasiment systématique hormis en Bretagne. |
Des obligations de résultat exigeantes… et évolutives !
– 30 % pour le Bbiomax (le seuil maximal admis pour l’indicateur Bbio) et – 15 % pour le Cep,nr par rapport à la RT2012 : ces résultats exigeants devraient pouvoir être obtenus grâce à l’utilisation d’équipements performants pour la maison individuelle et ne sont pas appelés à évoluer.
En revanche, les indicateurs dédiés carbone sont mis en œuvre de manière plus progressive :
- ICconstruction sera de plus en plus exigeant avec des paliers en 2022-2024, 2025-2027, 2028-2030 et à partir de 2031.
- ICénergie sera très ambitieux dès son application avec une légère marge de manœuvre entre 2022 et 2023 pour des conditions spécifiques (cf. permis d’aménager prévoyant une desserte gaz déposé avant le 1er janvier 2022 associé à un permis de construire déposé avant le 31 décembre 2023).
Nouveaux indicateurs : la fin du chauffage au gaz dans les maisons individuelles ?
Soyons clairs : la RE2020 n’interdit pas le chauffage au gaz. En revanche, les obligations de résultat associées aux indicateurs, notamment l’ICénergie vont clairement pénaliser les chaudières murales alimentées au gaz. Le défi principal tient aux émissions carbone associées au chauffage au gaz : dès 2022, les maisons individuelles ne devront pas dépasser 4 kg eq de CO2 par m²/an (160 kg eq CO2/m² sur 50 ans est le seuil officiel).
Mais les chaudières au gaz ne vont pour autant pas disparaître dès janvier 2022 ! Un élément important est à retenir pour la maison individuelle : seulement – 20 % de baisse sont attendus pour les permis de construire déposés avant le 01/01/2022 avec gaz et permis de construire avant le 31/12/2023. C’est en janvier 2024 que les équipement de chauffage 100 % gaz (avec ECS thermodynamique) disparaîtront réellement des maisons individuelles neuves. Le 20 % correspond à 7 kg eq CO2 par m²/an (soit 280 kg eq CO2/m² sur 50 ans est la valeur officielle).
La bonne nouvelle, c’est que toutes les solutions performantes au gaz comme les pompes à chaleur hybrides ne sont pas exclues de fait par la RE2020. En effet, les solutions hybrides peuvent tout à fait passer les seuils de l’ICénergie. Les pompes à chaleur hybrides atteignent le niveau réglementaire en hybridant la génération du chauffage et de l’eau chaude sanitaire. Elle présente, de plus, des intérêts en termes de confort pour l’utilisateur (2 sources possibles) mais aussi d’économie (choix de l’énergie la moins chère selon les tarifs).
Découvrez nos solutions hybrides pour la maison individuelle
L’autre bonne nouvelle, c’est que pour vous permettre de répondre facilement aux exigences de la RE2020, nos équipes ont développé des solutions renouvelables compatibles avec la nouvelle réglementation thermique. C’est notamment le cas de notre PAC air/eau, qui est idéale pour la maison individuelle.
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