« Sortie des énergies fossiles », « disparition du chauffage au gaz », « sobriété énergétique » : la RE2020 s’accompagne d’un certain nombre de notions qui jettent un flou sur le futur du chauffage au gaz dans le logement collectif. Les experts de Chaffoteaux se sont réunis pour démêler le vrai du faux et vous expliquer pourquoi il est faux de penser que le chauffage au gaz disparaît avec la RE2020.
Pourquoi dit-on que le chauffage au gaz disparaît avec la RE2020 ?
Dans la lignée des précédentes réglementations thermiques et des évolutions réglementaires européennes en faveur de l’environnement, la RE2020 entend favoriser la décarbonation de la construction et donc, à terme, une sortie des énergies fossiles dans les bâtiments.
Concrètement, la RE2020 fixe des seuils maximaux d’émissions de gaz à effet de serre des consommations d’énergie pour les bâtiments neufs. Ce seuil sera de 4 kgCO2/m²/an en maison individuelle et de de 14 kgCO2/m²/an pour les logements collectifs dès l’entrée en vigueur de la RE2020. Dans les maisons individuelles, le seuil imposé par la RE2020 va rendre de fait impossible l’installation de systèmes utilisant exclusivement du gaz.
Dans ce contexte, il est rapide de synthétiser les choses en actant de la mort du chauffage au gaz avec la RE2020. Dans les faits, les choses sont un peu plus subtiles que ça.
L’indicateur ICénergie indique l’impact sur le changement climatique associé aux consommations d’énergie. Exprimé en kg équivalent CO2/m² (kgeqCO2/m²), il indique les émissions de gaz à effet de serre pour les consommations d’énergie du bâtiment pendant son fonctionnement (sur 50 ans).
Envie de tout comprendre aux indicateurs de la RE2020 pour les maisons individuelles ?
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Pourquoi il est faux de dire que le chauffage au gaz disparaît avec la RE2020 ?
Comme on vient de le voir, ce n’est pas le gaz naturel que fait disparaître la RE2020 mais bien les systèmes utilisant uniquement le gaz en maison individuelle. Par ailleurs, en logement collectif l’utilisation de systèmes 100 % gaz naturel est possible entre 2022 et 2024. Ensuite, à partir de 2025, une hybridation des installations gaz sera nécessaire, par exemple en les associant avec des appareils thermodynamiques.
Dans ces conditions, il est donc faux de parler de disparation du chauffage au gaz pour les logements, puisque le gaz va rester une option performante et compatible avec la RE2020, notamment en ayant recours à des solutions innovantes hybrides et en tenant compte de la progressivité de l’application de cette nouvelle réglementation.
Important : dans les logements collectifs, le poids des pertes de bouclage sanitaire des solutions collectives gaz va pousser vers une individualisation de la production d’eau chaude sanitaire.
Quels sont les paliers d’application de la RE2020 concernant le chauffage au gaz pour les logements collectifs ?
Aujourd’hui, environ 75 % des logements collectifs nouvellement construits sont chauffés au gaz naturel. Face à cette réalité, le gouvernement a prévu une application progressive des seuils ICénergies de la RE2020 :
- 14 kgCO2/m²/an dès janvier 2022
- 6,5 kgCO2/m²/an en janvier 2025
Dans les faits cela signifie que pour les permis de construire de 2022, 2023 et 2024 il sera possible d’installer des solutions de chauffage alimentées exclusivement au gaz si les logements sont très performants énergétiquement puis que, en 2025, des solutions hybrides seront nécessaires.
Quelles sont les solutions conformes à la RE2020 pour chauffer au gaz un logement collectif ?
Sur la période 2022-2024, pour chauffer au gaz un logement collectif neuf, vous pouvez installer une chaudière individuelle mixte, qui peut se targuer d’un excellent positionnement technico-économique. Déjà majoritaire en RT2012, cette solution reste parfaitement adaptée aux logements collectifs neufs dans le cadre de la RE2020.
À partir de 2025, vous pourrez opter pour des solutions comme l’Opti 110, qui allient une chaudière à condensation et un chauffe-eau thermodynamique d’une capacité de 110 litres. Ces solutions offrent un équilibre parfait entre compacité, coût d’installation et individualisation des équipements. L’enjeu clé pour 2025 résidera en effet dans l’intégration optimale des solutions thermodynamiques et notamment l’aéraulique de ces solutions.